Territoires sinistrés en Hautes Cévennes, la SNCF aux abonnés absents de la solidarité ?

Publié le par CSDP

Comité de défense des services publics en Hautes Cévennes

 

 

Le lundi 18 mars le pont sur le Luech à la sortie Nord de Chamborigaud (RD 906) s’est effondré.

La mobilisation des communes les plus directement concernées a été immédiate de même que le déplacement sur les lieux des représentants du Conseil départemental (en charge de cette voie de circulation) et du sous-préfet. Très vite les réunions successives avec les services de l’État et du département ont permis de tracer les grandes lignes d'un plan d'urgence.
Moins d’une semaine après , le dimanche 24 mars au matin, le vice-président du Conseil Régional, Jean-Luc Gibelin, s'est déplacé pour une visite du site concerné par la future réalisation d'un pont submersible provisoire. Le député de la circonscription était également présent de même que le Comité de défense des services public et des usagers dans les Hautes Cévennes.
Les questions techniques concernant le tracé et l'envergure de l'ouvrage à réaliser, le gabarit des véhicules autorisés à l'emprunter (le pont provisoire ne pourra pas supporter le passage des véhicules de plus de 26 tonnes), les indispensables voies cyclistes et piétons ont fait l'objet d'une longue discussion sur place en présence des élus de Chamborigaud, du Chambon et de Génolhac. 
De la même manière a été rappelée l'impérieuse nécessité d'un accroissement des dessertes ferroviaires (déjà réalisé en partie) et l'adaptation des horaires pour les usagers scolaires.
Tout n'est pas encore définitivement arrêté et, à cet égard, le vice-président Jean-Luc Gibelin a pris des engagements sur la vigilance qu'il entend exercer dans le suivi de ces dossiers comme sur le plaidoyer pour des mesures d'urgence en faveur des acteurs de l'économie locale. 
L'occasion a également été saisie par les élus locaux de réclamer la confirmation des soutiens financiers indispensables pour la reconstruction du pont de Rastel. Elle n'a que trop tardé.

Par ailleurs, le maire de Chamborigaud a attiré l'attention du sénateur Laurent Burgoa sur le fait que la route provisoire va être installée sur la plage qui fait l'attrait touristique du village pendant les mois d'été.
Les locations saisonnières et plusieurs campings sont concernés et les commençants sont légitimement inquiets à la perspective d'une forte baisse de la fréquentation estivale
Le sénateur est intervenu, par courrier en date du 25 mars auprès des services concernés (DDTM) et du Préfet pour appuyer sa demande : que la retenue d'eau éphémère réalisée chaque année par les services de l'Etat devienne cette année, à titre exceptionnel, 
un nouveau lieu de baignade à condition qu'elle fasse l'objet d'un nettoyage des graviers qui l'envahissent.

Hélas, malgré cette situation d’une gravité exceptionnelle qui fait que nos villages subissent un nouveau confinement , la SNCF ne renonce pas à des travaux qui vont couper toute le ligne qui traverse les Hautes Cévennes.

C’est pourquoi le Comité de défense des services publics et des usagers dans les Hautes Cévennes a réagi auprès de l’entreprise.

Voici la lettre de protestation envoyée à la Directrice de ligne SNCF Méditerranée-Causses-Cévennes

 

Chamborigaud-Génolhac, le 28 mars 2024

 

Madame Marie-Thé Bonnefoy, présidente (Chamborigaud). Monsieur André Joffart, vice-président (Génolhac)

à

Madame Emmanuelle Arnaud Directrice de ligne SNCF Méditerranée-Causses-Cévennes

Objet :

Situation exceptionnelle du secteur Alès-Villefort de la ligne des Cévennes. Problématique des circulations de trains et bus et autocars de substitution sur ce secteur.

Madame la Directrice.

Le 18 mars 2024, le pont routier sur le Luech à Chamborigaud s’effondrait provoquant instantanément une situation catastrophique dans les hautes Cévennes. Situation qui chaque jour s’avère de plus en plus pénalisante dans tous les domaines et qui va perdurer très longtemps malgré l’exceptionnelle mobilisation de tous les services concernés.

La SNCF a déjà fait des efforts pour offrir à la population traumatisée des circulations supplémentaires et l’arrêt de tous les trains à Chamborigaud en complément de ceux de Génolhac.

La période des travaux sur la ligne prévus depuis longtemps pour la période du 6 au 21 avril 2024 entraîne la fermeture totale de la ligne.

L’annonce faite ce matin aux élus, au Comité de défense, du maintien de la fermeture totale de la ligne, est pour nous totalement inadmissible. Il serait trop long ici de détailler toutes les difficultés que vont rencontrer les usagers des hautes Cévennes. Pour nous la sécurité est primordiale. Multiplier le nombre bus de substitution d’Alès à Villefort va accroître les difficultés de circulation sur nos minuscules routes de déviation. Nous frôlerons en permanence d’autres catastrophes.

Le bureau du Comité, réuni en urgence, réclame fermement la circulation des trains entre Alès et Villefort dans les deux sens, ce qui, instantanément rétablira une plus grande sécurité. Simplifiant par là-même l’ensemble du dispositif.

La population attend cette mesure de bon sens et ne comprendrait pas un éventuel refus.

Notre Comité, rendrait évidemment publique notre colère face à une décision négative.

Nous prévenons également l’ensemble des élus de tous rangs. Nous leur demandons aussi de transmettre notre position aux Préfets et Sous-Préfets concernés. Nous réclamons, le plus rapidement possible, une rencontre sous l’égide du Sous-Préfet d’Alès à Alès.

Il est probable également que nous informions les médias de notre demande.

Dans l’attente d’une réponse positive très rapide, acceptez Madame la Directrice, l’assurance de notre dévouement à la cause du service public ferroviaire.

 

Mme Marie-Thé Bonnefoy M. André Joffart

 

 Vous pouvez télécharger ci-dessous le texte de cette lettre. Merci de le faire circuler le plus largement possible.

 

 

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